

Le nouvel office de tourisme du Val de Somme n’est pas un simple bâtiment : c’est un levier de développement local, conçu pour répondre aux enjeux touristiques, économiques et environnementauxd’aujourd’hui.
Situé en bord de Somme, au croisement des véloroutes, sentiers de randonnée et du quai fluvial, il s’inscrit dans une logique de mobilité douce. Il permettra de capter et réorienter les flux de visiteurs qui, jusqu’ici, traversaient le territoire sans s’arrêter.
Des matériaux naturels, durables et locaux
Le futur office de tourisme repose sur une structure en bois, une isolation en paille, et des enduits traditionnels en terre crue et chaux : des matériaux à faible empreinte carbone, issus de filières françaises.
Ces choix permettent de limiter le recours aux matériaux industriels polluants, tout en renforçant les filières artisanales du territoire.
Une démarche zéro déchet et bas carbone
Les matériaux biosourcés comme le bois et la paille stockent le carbone et facilitent une gestion circulaire des ressources : moins de déchets non recyclables, plus de longévité, plus de résilience.
Un chantier pilote pour la transition écologique
Chaque étape du chantier est pensée pour limiter l’impact environnemental : quantités contrôlées, réutilisation de matériaux et réduction des consommations. Ce bâtiment se veut un modèle de construction durable, conciliant performance environnementale et innovation locale et sociale.


Des matériaux naturels, responsables et humains
La structure bois et l’isolation en paille ne sont pas de simples alternatives : ce sont des ressources issues de filières à faible empreinte carbone, qui soutiennent les savoir-faire régionaux.
Ces matériaux reconnectent la construction au tissu social local : artisans, agriculteurs, compagnons.
Une gestion naturelle de l’humidité
Contrairement aux idées reçues, la paille est excellente pour le confort intérieur. Ce matériau régule naturellement l’humidité grâce à leur capacité de perspirance : les murs « respirent » et assurent un confort sanitaire aux usagers, sans condensation.
Associé à des enduits en terre, ils garantissent un confort hygrométrique stable, bénéfique pour la santé et les économies d’énergie.
Des matériaux sans risque incendie
Une botte de paille compressée contient très peu d’air. Elle ne prend pas feu car c’est l’oxygène qui alimente la combustion. Contrairement à l’image populaire, un mur en paille bien conçu résiste au feu aussi bien qu’un mur conventionnel.
Seul le moment du chantier demande vigilance : les bottes doivent être stockées à l’abri et correctement ventilées.
Le bardeau de bois : un choix assumé
Le toit du futur office de tourisme est couvert en bardeaux de bois de châtaignier, un matériau naturellement durable.
Il est produit en France (dans l’Allier) selon une technique traditionnelle.
Ce choix permet de réduire fortement l’empreinte carbone, car il n’implique aucune cuisson, aucun traitement chimique, ni procédé industriel lourd.
Un savoir-faire artisanal valorisé
Ce mode de couverture, longtemps utilisé sur les bâtiments agricoles de la région, est ici remis à l’honneur. Il mobilise des couvreurs samariens, perpétuant un savoir-faire rare et précieux.
Longévité et entretien
Avec une durée de vie équivalente à celle de l’ardoise (60 à 70 ans), le bardeau de bois ne nécessite qu’un entretien classique.
L’inclinaison des pans de toitures et l’absence d’arbres à proximité limitent les dépôts végétaux. Une solution écologique, durable et cohérente avec l’ensemble du projet.

Construire en paille porteuse : une technique ancestrale remise au goût du jour
La technique retenue consiste à construire directement les murs porteurs en bottes de paille.
Un chantier formateur
Au-delà de la performance technique, ce chantier s’est voulu ouvert et pédagogique. Habitants, étudiants et professionnels ont pu mettre la main à la pâte et se former aux techniques biosourcées.
« Il s’agit là d’une volonté assumée de partage et de transmission des savoir-faire, au travers d’une technique spécifique. Aussi, c’est une manière d’accroître l’appropriation du bâtiment par ses futurs usagers, par leur implication directe sur le chantier et la fierté d’avoir œuvré à l’édification d’un équipement public.
L’entreprise Paipite, qui a encadré le chantier, a été spécialement retenue pour sa capacité à encadrer techniquement et pédagogiquement des bénévoles non-sachants. Elle a su répondre aux ambitions du projet mené par la Communauté de Communes et l’équipe de maîtrise d’œuvre : garantir des prestations techniques complexes et assurer une diffusion pédagogique auprès d’un public non averti. » Corentin CAZIN, architecte du SCOP Atelier Post.
Retour des participants
«À mon arrivée sur le chantier, je ne pensais pas qu’il y aurait autant de tâches à effectuer avant la pose d’enduits, et que l’on aurait chacun autant de responsabilité et d’autonomie sur nos postes de travail. J’ai été très agréablement surprise de voir que l’entreprise Paipite nous a vraiment laissé découvrir et appréhender à la fois le matériel, mais aussi les matériaux et nous a fait confiance tout au long du chantier. Leur encadrement et leurs conseils ont vraiment été très formateurs.»
Noémie – 24 ans, architecte
«J’ai pu apprendre les différentes étapes pour la réalisation de mur en bottes de paille porteuses. Malaxage de la terre, renformis et chaux. L’équipe était top durant les 3 semaines. Je suis vraiment contente d’avoir eu la chance de participer à cette construction.»
Carole – 46 ans, opératrice logistique
«J’avais des connaissances théoriques sur le sujet, mais c’est en manipulant la matière, sous la guidance d’une équipe d’encadrants passionnés et bienveillants, que j’ai vraiment compris la matière, la mise en œuvre, et les gestes.»
Juliette – 30 ans, architecte
«Touche à tout, je ne pouvais rater l’opportunité de participer à mon premier chantier formation / participatif sur une construction écologique en paille. Et j’ai ainsi pu œuvrer pour le futur bâtiment de
l’équipe de l’office du tourisme du Val de Somme.»
Christophe – Gérant de gîte
«En tant que futur architecte, ce chantier m’a permis de réellement prendre conscience de certains enjeux liés à la pratique de l’architecture et ce que j’aimerai en faire par la suite : il m’a appris
l’importance de concevoir des projets avec des matériaux biosourcés, mais également des systèmes constructifs accessibles, durables et réversibles pour augmenter la pérennité du bâtiment.»
Maël – 21 ans, étudiant en Faculté d’architecture, d’ingénierie architecturale, d’urbanisme


